e nouvel étui pour violoncelle de GEWA est en tournée pour un voyage musical dans le sud de la France.
Alors, c'est parti ! Je suis en compagnie de mon étui à l'aéroport dans la file d'attente en partance pour Nice. J'attends mon tour pour embarquer. Après quinze minutes d'attente dans la file, c'est à mon tour de présenter mes bagages à l'hôtesse d'embarquement. De nombreux passagers, curieux, regardent avec un grand intérêt mon étui à violoncelle car sa forme moderne et sa couleur blanche étincelante ne passent pas inaperçues. Une fois montée et assise à ma place dans l'avion, je vois par le hublot mon étui à violoncelle se déplacer dans une petite remorque : il se tient droit, très fier de se montrer et de voyager. Après seulement cinquante minutes de vol très agréable, nous atterrissons à l'aéroport de Nice - Côte d'Azur, où m'attend mon collègue.
Je sors de l'avion et je me dirige vers le manège à bagages afin de récupérer mon étui. J'ai un peu d'appréhension car c'est la première fois qu'il effectue un voyage : étant l'unique exemplaire de la production GEWA, je vais tester sa solidité en direct. Je suis rassurée quand je vois mon étui couché sur le tapis roulant ! J’enlève le film plastique à bulles et je constate qu'il ne présente ni rayure, ni blessure. Il est en parfait état !
Une fois mon sac sur l'épaule et mon étui sur mon dos, je peux me diriger vers la sortie.
Quelle plaisir de retrouver la France et le soleil de la Côte d'Azur à cette époque. Le temps est doux et les couleurs lumineuses. Nous nous dirigeons vers le parking où, à ma grande surprise, je vois la petite voiture de mon collègue. C'est une Mini Cooper avec un coffre minuscule !
Mon collègue, avec un charmant accent Français me dit, avec un sourire :
"Tu crois qu'il va entrer dans mon coffre, ton étui à violoncelle ? Sinon, au pire je l'attache sur le toit."
Alors, mon collègue ouvre le coffre, rabat les sièges arrière, ôte la plage puis glisse l'étui entre les deux sièges avant, jusqu'au maximum.
FINALEMENT MON ETUI TROUVE SA PLACE DANS CETTE PETITE VOITURE
La Mini roule calmement sur la route du bord de mer, le toit ouvrant laissant voir la couleur bleue du ciel. Ce spectacle est très agréable et je me sens presque dans la peau de Grace Kelly dans un film d'Alfred Hitchcock, bien qu'il me manque le foulard au vent et les lunettes de soleil.
AIX-EN-PROVENCE, VILLE D'EAU, VILLE D'ART
Nous sommes arrivés l'après midi dans la charmante petite ville d'Aix-en-Provence, bien connue pour sa culture et son art vivant et varié. Chaque année, plusieurs festivals de musique classique, opéra et danse sont au programme.
Le nouveau conservatoire de musique Darius-Milhaud accueille des enfants et des adolescents pour des cours particuliers et collectifs d'un très bon niveau, dans un bâtiment dessiné et réalisé par l'architecte Japonais Kengo Kuma.
Durant quelques semaines, en Mars et Avril, la ville d'Aix-en-Provence organise dans plusieurs lieux, des concerts avec de grands musiciens. Cette année, était présents au sein de ce festival : Yo-yo-ma, Renaud Capuçon, Nicholas Angelich, Isabelle Faust et bien d'autres... Certains artistes, après leurs représentations, offrent à des élèves une master class.
L'ambiance était douce sur la grande place et un vent tiède soufflait. Je me trouvais dans la file d'attente devant le conservatoire, mon esprit était perdu dans des pensées de musique Baroque. La salle de concert était impressionnante par son design et par la hauteur des plafonds, j'aimais déjà cet endroit. L’acoustique de cette salle devait être d'une très grande qualité et au milieu de la scène se trouvait un piano avec un accompagnateur ainsi que le violoncelle de l'artiste. Ce violoncelle, très beau et sûrement ancien, baignait dans la lumière des projecteurs.
Je pris place dans mon fauteuil face à la scène, mon étui placé à côté de moi, près du couloir, quand soudain une hôtesse du festival m’a demandé de la suivre afin de le déposer dans un endroit adapté.
LA CHAMBRE DES INSTRUMENTS
Au bout du couloir, une petite pièce sans fenêtre était à disposition des musiciens pour déposer leurs étuis et instruments de musique. A l'intérieur se trouvaient déjà plusieurs étuis qui m'étaient familiers. Mon étui se trouvait en bonne compagnie et je pus retourner sereinement à mon fauteuil pour le début de la master class.
MASTER CLASS SOL GABETTA
Au programme, nous avons apprécié plusieurs œuvres choisies par différents élèves d'âges et de niveaux différents. Filles et garçons avaient demandé de participer à la master class de Sol Gabetta et on sentait une certaine tension dans l'auditorium.
La célèbre violoncelliste donna un cours de trente minutes à chacun des élèves présents.
Ils étaient analysés sur plusieurs critères: technique, artistique, style, posture et respiration. Les cinq élèves se succédèrent sur la scène avec leur violoncelle personnel, et interprétèrent les morceaux choisis. Les petits défauts des élèves soulignés par Madame Gabetta furent pris avec sérieux et bonne humeur par ceux-ci, qui étaient très impressionnés. A plusieurs moments de la matinée, et pour leur venir en aide, elle prit son violoncelle et rejoua le morceau avec une grande perfection. Tout l'auditorium baignait dans sa lumière et dans son esprit musical. La classe passa comme un éclair, tous nos étudiants avaient remarquablement joué et progressé. Les parents et les amis présents étaient très émus et heureux.
Une fois la masterclass terminée et après les applaudissements, j’allai récupérer mon étui et attendre l'artiste dans le hall du conservatoire.
RENCONTRE AVEC L'ARTISTE
Sol Gabetta était face à moi, son regard se porta sur l'étui blanc éclatant qui se tenait à côté de moi. Elle me serra la main chaleureusement et je lui présentai avec fierté notre nouvel étui GEWA pour violoncelle.
Notre conversation se porta sur l'humidité et sur la présence d'un hydromètre à l'intérieur de l'étui. J'ai expliqué en détail la nouvelle composition de la coque thermoplastique et de son excellente propriété d'isolation. Pour cette raison l'étui « GEWA Air » est très léger et en même temps stable. Sol Gabetta était visiblement intéressée et elle me posa beaucoup de questions sur les techniques de fabrication.
Je garde en mémoire tout ce beau voyage et la chaleureuse rencontre avec madame Sol Gabetta qui est une artiste de cœur, avec une grande énergie et une grande passion pour la musique.
Le lendemain, je repris le chemin du retour en direction de l'aéroport de Nice.
Dans l'euphorie, je confiai mon étui sans film plastique à bulles pour tester sa robustesse, je me sentais très confiante.
Une fois mon étui débarqué sur le sol Allemand, je le retrouvai avec des traces sur plusieurs parties. Je me sentis coupable et désolée de l’avoir laissé voyager sans protection.
Le jour suivant, je le remis à notre chef de productions, j'étais confuse de le lui restituer dans cet état. Son visage était sévère face à mon étui mais après son analyse, il est devenu plus sympathique. Avec un léger sourire, il me dit que ce n'était pas grave et qu’avec un bon produit de nettoyage, l'étui retrouverait sa belle apparence. Le soir même, j'étais convaincue : j'ai retrouvé mon étui parfaitement neuf.
J'ai eu le bonheur d'avoir vécu cette aventure avec de grandes sensations et aussi, de la chance que mon étui de violoncelle soit resté intact.
MON PETIT SECRET
Mon conseil pour tous les musiciens : mettre une housse de protection lorsqu’ils voyagent en avion, afin de bien protéger leur étui.
